Le projet stimulera la coopération régionale entre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, où les activités pastorales constituent la principale source de revenu des populations ciblées.
Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement de l’IDA pour une enveloppe globale de 248 millions de dollars, afin de stimuler l’intégration régionale dans six pays du Sahel et d’améliorer l’accès à des services essentiels pour plus de 2 millions de pasteurs et agropasteurs, ainsi que pour accroître leurs revenus et leurs débouchés. En Afrique subsaharienne, les activités pastorales constituent la principale source de revenu de quelque
50 millions d’habitants. Au Sahel, les terres arides et semi-arides occupent 75 % du territoire et font vivre près de 20 millions de pasteurs. Le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), d’une durée de six ans, concerne le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Il constitue une étape importante pour instaurer une alliance solide en faveur du pastoralisme, à travers la mise en commun de l’expertise et des moyens de différents acteurs, parmi lesquels des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, des gouvernements, des entreprises privées et des organisations pastorales de la société civile. « Le pastoralisme, qui joue un rôle vital au Sahel, est menacé par de multiples défis, dont l’essor rapide de la population, les conflits, les épizooties, la disparition des pâturages et l’amenuisement des sources en eau, explique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.Il faut consentir d’importants investissements pour améliorer la productivité et la résilience des systèmes pastoraux de production et faire en sorte que la demande accrue de produits de l’élevage et les débouchés qu’elle procure se traduisent par des retombées profitant à l’ensemble des communautés dont la survie passe par le pastoralisme. » Ce nouveau projet contribuera à renforcer la productivité, la pérennité et la résilience des moyens de subsistance des populations pastorales, conformément aux priorités énoncées dans la Déclaration de Nouakchott sur le pastoralisme, adoptée le 29 octobre 2013 par les gouvernements des six pays bénéficiaires, en collaboration avec des organisations internationales et régionales, au nombre desquelles la Banque mondiale, la FAO, l’Organisation mondiale de la santé animale, l’Union africaine, la CEDEAO, le CILSS et l’UEMOA. La Déclaration de Nouakchott vise à sécuriser les modes d’existence et les moyens de production des populations pastorales en vue d’augmenter leurs revenus. Le projet est conçu pour lutter contre la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée, y compris pour les femmes et les jeunes. Comme le souligne Christian Berger, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale,« les investissements envisagés ciblent des zones qui ont été historiquement mal dotées et où vivent un grand nombre de ménages exposés aux sécheresses et piégés dans la pauvreté, faute de posséder suffisamment de biens. Ces fonds devraient promouvoir une prospérité partagée en permettant aux familles de traverser les prochains chocs avec moins de pertes et d’investir dans le développement de leur capital humain. » Le projet approuvé aujourd’hui portera spécifiquement sur les principaux obstacles à la prospérité des communautés pastorales. Il contribuera à améliorer l’accès à des services essentiels, comme les soins vétérinaires, l’eau, les prévisions météorologiques, les pratiques de gestion du bétail et des pâturages, la nutrition animale, les informations sur les marchés et des services de conseil adaptés à des communautés nomades, dans l’objectif de stimuler leur productivité. Il va promouvoir la coopération nationale et régionale, notamment en matière de contrôle des maladies, de gestion des ressources naturelles, de déplacements transfrontaliers des troupeaux et de facilitation des échanges. Enfin, il renforcera la résilience face au changement climatique, aux épizooties, aux aléas économiques, aux conflits et à l’insécurité. « Les perspectives de gains des pasteurs s’améliorent à mesure qu’ils s’intègrent aux marchés des produits animaux nationaux et régionaux d’Afrique de l’Ouest, qui sont toujours plus dynamiques. Fort de la concertation entre pays de la région, ce projet produira des biens publics permettant d’affronter les défis de cet environnement évolutif, comme les zoonoses et épizooties ou les chocs et les risques pour les éleveurs, et de tirer parti des opportunités que sont le partage des pâturages et des sources d’eau, le commerce transfrontalier ou encore l’information sur les marchés. La dimension régionale de ces facteurs négatifs et positifs doit être prise en compte », précise Simeon Ehui, chef de division au pôle Agriculture de la Banque mondiale. La mise en œuvre du projet sera coordonnée à l’échelle régionale par le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), sous la direction politique de la CEDEAO, de l’UEMOA, de la Mauritanie et du Tchad et en parallèle avec le Centre régional de santé animale de la CEDEAO. « Je me réjouis que ce projet soit l’occasion de concrétiser la Déclaration de Nouakchott et qu’il ait été préparé en un temps record. En outre, la prise en compte de multiples avis au moment de sa préparation et l’appropriation sans ambiguïté par les pays bénéficiaires et le CILSS sont autant d’atouts essentiels pour un déploiement réussi, sans oublier la capacité du projet à lever des fonds supplémentaires en faveur du développement du pastoralisme au Sahel. Nous ferons tout pour assurer sa réussite », affirme Djimé Adoum, secrétaire exécutif du CILSS. Le projet s’inscrit dans l’Initiative pour le Sahel lancée par le président du Groupe de la Banque mondiale à l’issue d’une tournée historique dans la région des dirigeants de cinq organisations — Banque mondiale, Nations Unies, Union africaine, Banque africaine de développement et Union européenne — effectuée en novembre 2013. Cette initiative vise à lutter contre les facteurs de vulnérabilité, de conflit et de sous-développement dans la région. Financé par l’IDA, le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres*, le projet se décline comme suit : crédits de 30 millions de dollars pour le Burkina Faso et le Sénégal et de 45 millions de dollars pour le Niger et le Mali ; et dons de 45 millions de dollars pour la Mauritanie et le Tchad, et de 8 millions de dollars pour le CILSS. * L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, réduisent la pauvreté et améliorent les conditions de vie des populations. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,8 milliards de personnes, vivant pour la plupart avec moins de deux dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.
Source Cilss
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