L’état mauritanien est l’état qui
subit le plus de pression au monde. Ici tout est lié à l’état, cette mamelle nourricière
que nous passons notre temps à traire et à maltraiter. L’état assure le service
public, la sécurité des biens et des personnes, dispense la justice et fait
tourner le pays.
Les hommes d’affaires vivent aux
basques de l’état et thésaurisent leur propre argent. La Mauritanie set l’un
des seuls pays au monde où le privé ne contribue pas à l’économie nationale, où
le privé n’investit pas dans des activités génératrices d’emplois ou de
plus-values.
Tous les regards sont tournés
vers l’état et vers le budget de l’état. Si le budget tarde à être mis en place
c’est la catastrophe et si le budget s’épuise c’est le deuil jusqu’à la mise en
place d’un nouveau budget.
Les banques tiennent plus d’institutions
d’épargnes et de dépôts que de banques. Elles ne respirent que par les
virements des salaires des fonctionnaires de l’état et des dépôts des sociétés
et des projets de l’état. Elles ne financent absolument rien et pour un prêt de
cent mille ouguiyas elles vous demandent un titre foncier comme garantie.
Les petites et moyennes
entreprises n’arrivent pas à se développer à cause de la concurrence déloyale
des grandes sociétés de la place. Sociétés qui appartiennent toutes à des
hommes d’affaires qui sont eux-mêmes entrepreneurs, banquiers…
L’industrialisation on n’en parle
pas. Ce qui marche chez nous c’est la distribution et le courtage. Les hommes d’affaires,
toujours eux, importent des produits finis et les distribuent en empochant
tranquillement bénéfices, dividendes et commissions qui sortent aussitôt de la
chaine économique nationale. Ces messieurs étouffent l’industrie et toutes
idées d’industrie.
L’état a distribué des centaines
de milliers de terrain et tous les mauritaniens, riches et pauvres, sont demandeurs de terrains . Les vivres
distribués gratuitement aux pauvres tout le monde en veut. La viande faisandée,
l’emploi, le microcrédit tout le monde est preneur, les riches avant les
pauvres.
Les ministres, les secrétaires
généraux, les directeurs généraux, les chefs de projets et autres sont assiégés
quotidiennement par des cohortes, par des hordes qui n’ont rien à envier aux
soldats de Gengis Khan.
En un mot comme en mille l’état
mauritanien c’est comme la viande du coup, on la mange et la critique. Et si
aujourd’hui les gens sont pressés de connaitre la nouvelle composition du
gouvernement c’est pour connaitre ces nouveaux cadres qu’ils vont presser comme
des citrons. Pourquoi ne pas leur laisser ceux qui ont déjà subi moult assauts
et dont la peau commence à durcir ? A quoi bon envoyer de nouveaux
malheureux à l’abattoir.
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