Il y a un adage qui dit qu’on ne prête qu’aux riches. Cet adage Tasiast se l’est approprié et en a usé et abusé. Les recrutements, les promotions, les achats et les attributions de marché passent par des intermédiaires très influents qui ont l’aval des vrais décideurs qui ont l’aval pour tout avaler ou de laisser avaler. Cette situation est appelée à perdurer tant les rouages sont huilée, graissés et étalonnés.
Les souhaits de Tasiast sont des ordres à exécuter sans
hésitation ni murmures, pire que dans l’armée où on permet de réclamer mais
seulement après exécution. Pourtant Tasiast aurait pu facilement assurer le développement
du pays et contribuer efficacement au bien-être des mauritaniens. Il suffisait d’un peu de volonté et d’une
pincée d’esprit de partage pour cela.
En Mauritanie il y a des PME/PMI
qui triment pour se maintenir en vie. Ses petites entreprises font travailler
et vivre beaucoup de mauritaniens. Si on leur confiait une partie des travaux
de Tasiast on verrait apparaître des centaines de PME avec des compétences
notoires et des bilans positifs. Cela contribuera à résorber le chômage et à améliorer
les conditions de vie de milliers de familles sans que l’Etat ne débourse un
sou, qui dit mieux ?
Il suffit que la société dorée
vous embauche ou vous passe un marché ou vous loue une camion ou un engin ou
vous donne un contrat pour que vous émergiez du lot. Mais non on donne à ceux
qui sont au dessus de la mêlée et on maintient les équilibres. Les riches
seront plus riches et basta pour les autres. Les centaines de milliers de
pauvres sont nécessaires pour que les nantis sentent qu’ils sont différents. Au
pays des paradoxes ceux qui nous tancent et nous regardent de haut ne sont après
tout que des pilleurs de deniers publics, vraiment pas de quoi être fier !
Pourtant ceux qui aujourd’hui
profitent des largesses de Tasiast ne sont pas dans le besoin, loin de là. Ce
sont des hommes et des femmes nantis et encaisser des dividendes est pour eux
une routine. Ce ne sont pas ces gens-là qui vont développer le pays ou partager
au moins avec les autres, le statu quo les arrange et ils freineront des quatre
fers pour que rien ne change.
Je sais de quoi je parle parce
que j’ai connu les privations, les morsures du froid et du besoin. J’ai connu
le mépris qui est notre lot à nous les pauvres. Le mépris des proches avant
celui des autres. Ils se délectent de notre misère et pourtant. Les cadres du Président
Aziz, enfin ceux que je connais, sont loin, très loin d’être dans le besoin et
pourtant quand vous les sollicitez ils vous répondent invariablement qu’eux aussi sont au régime de la diète et du
pain sec, qu’ils manquent de tout et que c’est le temps de Aziz. Je pensais que
la diète noire c’était seulement Sékou Touré, apparemment je me trompais.
Lissane El7al
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