Le taux de croissance du Sénégal continue de susciter la polémique. Après des chiffres contradictoires, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba, fixe la barre à 3,5%. Une estimation qui remet au goût du jour une guerre des chiffres que d’aucuns croyaient définitivement enterrée.
«Le Sénégal a connu un taux de croissance de 3,5%», une révélation du ministre de l’économie et des finances. Selon Amadou Ba, cette croissance est influencée par l’amélioration «des cultures vivrières, une baisse des cultures industrielles et une expansion de la production horticole».
Mais prévient-il, «si aucune mesure de réforme n’est prise cette année, le taux de croissance sera de moins 04%.» Car dit-il, «nous avons une économie vulnérable et justement le PSE essaye de régler cette question». D’ailleurs, précise l’argentier de la République, «c’est sur la base de cette hypothèse que l’Etat va travailler avec la communauté internationale, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale». Une déclaration du ministre de l’économie et des finances qui remet au goût du jour, la polémique sur le taux de croissance de l’année écoulée.
L’Ansd au pinacle Le taux de croissance est estimé à 2,6% par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Tandis que la Direction de la prévision des études économiques (Dpee) le jauge à 3,7%. Le Fonds monétaire international installe le taux de croissance du Sénégal, en 2013, à 4%. Aujourd’hui, Amadou Ba livre de nouveaux chiffres sur le taux de croissance de l’année 2013, qu’il dit être de 3,5%. Finalement, il serait bon de se demander quel est le vrai taux de croissance du Sénégal en 2013. Mais après la publication de l’Ansd, contredisant les estimations de la Dpee et du Fmi, des économistes comme Abdoulaye Seck ont jugé plus crédible le chiffrage de la croissance de l’Ands, sur les ondes de Trade-Fm. Sonnant la même trompette, un autre économiste déclarait dans les colonnes du journal Le Quotidien : «La Dpee fait des projections à partir des données et des enquêtes auprès des opérateurs, tandis que les chiffres de l’Ansd viennent a posteriori et font l’état des lieux. Normalement, ce sont ces derniers que l’on devrait le plus prendre en considération». De même, l’économiste principal du Fmi à Dakar, après avoir révélé que le Fmi ne produit pas de chiffres et se base sur ceux livrés par les agences de statistique, soutient néanmoins que le taux de croissance avancé par l’Ansd est «plus solide».
Verdict en Juin ! Conséquence, ce faible taux de croissance du Sénégal en 2013, pourrait impacter sur les Instruments de soutien à la politique économique (Ispe) du Fmi. Pourtant, le ministre de l’Economie et des Finances ne s’affole pas de toute cette cacophonie autour de la croissance économique du Sénégal. Hier, participant à la première session ordinaire de la Commission de l’Economie, des Finances, du Commerce et de la conjoncture du Conseil économique, social et environnemental (Cese), il affirmait que ces divergences sont tout a fait normales, parce que «nous sommes dans le domaine des prévisions». Car, soutient Amadou Ba, «les uns ont pensé qu’il y avait stagnation, les autres qu’il y avait un repli et là, la direction en charge de la question au niveau du ministère de l’Agriculture va nous dire les dernières statistiques». Ce qui se fera «au mois de juin, après que le dépôt des états financiers des entreprises». Alors là, «les vrais chiffres de la croissance du Sénégal, seront connus», dit-il, précisant que l’Ansd ne manquera pas de donner les siens. Mais, pour le moment, la préoccupation doit être comment booster l’économie du Sénégal pour atteindre les prévisions de 7% fixées par le Plan Sénégal Emergeant à l’horizon 2017.
Christine MENDY rewmi.com
Sources : leral net
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