Les Anciens croyaient que les bâtisseurs de la Grande Pyramide avaient caché dans ses flancs la Pierre philosophale ou autre chose qui conférait la toute-puissance à son possesseur.
C’est en vertu de cette croyance que le calife Al-Mamun (mort en 833) la fit fouiller de fond en comble et que Malik al-Aziz alla encore plus loin, en 1196, en engageant des milliers de malheureux pour la démolir pierre par pierre. Huit mois après, devant l’inutilité de ses recherches, il ordonna heureusement de suspendre ce travail gigantesque.
Quelques auteurs soutiennent qu’il existe des liens secrets entre les cathédrales gothiques et les pyramides égyptiennes ; ils vont même jusqu’à affirmer que ces dernières ont été construites « pour mettre à l’abri certains rayons cosmiques, d’une puissance extraordinaire, pouvant féconder les esprits et apporter à une nation le bonheur matériel. »
Les pyramides seraient, d’après eux, des émetteurs d’ondes mystérieuses. Ces étonnants émetteurs ne seraient pas autre chose que la Pierre philosophale dont les alchimistes s’occupèrent avant tant de ferveur au Moyen Age.
Beaucoup parmi les initiés français, pensent qu’il existe des corrélations entre les monuments d’Egypte et les cathédrales du XIIIe siècle. Ils en voient notamment entre la grande pyramide de Gizeh et la cathédrale de Strasbourg. Ils affirment aussi que les membres d’une certaine société se transmettent depuis des siècles de mystérieux secrets.
Roger Peyrefitte laisse entendre quelque chose de ce genre dans son roman Les Fils de la Lumière :
« La technique des Compagnons était plus qu’une technique. L’art des bâtisseurs des cathédrales n’ignorait rien du ciment armé. Quand le pont d’Orly fut achevé les organismes chargés des travaux publics le refusèrent. Une grosse erreur était imputée au bureau d’études de l’entrepreneur. Il était difficile d’y porter remède et l’on pensa qu’il fallait repartir à zéro. Quelqu’un eut l’heureuse idée de demander conseil à un Compagnon qui était un homme simple n’ayant jamais rien lu et n’ayant jamais entendu parler d’un bureau d’études. Il résolut le problème du pont.»
« Parmi les Compagnons, il y en a qui exagèrent en croyant tout savoir comme, par exemple, celui qui affirme qu’il lui suffirait de poser un doigt sur un certain point de la cathédrale de Strasbourg pour qu’elle s’effondre d’un seul coup. »
« Les cathédrales gothiques étaient des lieux de communication entre deux mondes, renfermant non seulement les grands mystères chrétiens mais des connaissances scientifiques qu’on découvrira un jour grâce aux équations d’un nouvel Einstein ».
Bien entendu dans tout ce que nous venons de lire il faut faire la part de l’imagination, mais il ne faut surtout pas tout rejeter d’emblée. Écoutons plutôt l’abbé Moreux (1867-1954) :
« En affirmant que les pyramides ne sont que des tombeaux, les archéologues commettent une grave erreur. Admettons que des savants de l’avenir retrouvent dans les ruines de nos églises les sépulcres de nos évêques et qu’ils en concluent que nos merveilleuses cathédrales n’ont été bâties que pour abriter des dépouilles mortelles... »
« Les pierres des pyramides ont été posées avec tant de précision (bien qu’elles soient longues parfois de dix mètres) qu’on peut passer une lame de canif sur elles sans découvrir leur joint. Et pourtant les Egyptiens n’employaient pas de ciment. Un grand architecte américain a reconnu que nous ne possédons pas de machines qui pourraient souder entre elles des pierres aussi parfaitement que celles de pyramides.»
Quant à l’orientation, nous savons que les faces des pyramides devaient regarder les quatre points cardinaux. Mais il n’y a que la Grande Pyramide qui le fait. Le problème est ardu et il crée encore aujourd’hui des difficultés aux architectes.
Pour retrouver le nord, il existe la boussole mais chacun sait que son aiguille aimantée indique le nord magnétique et que, selon le lieu où l’on se trouve, le mois, l’année, même le jour, il faut faire des calculs de rectification.
Il reste la méthode des astronomes, c’est-à-dire la recherche dans le ciel de l’Etoile Polaire. Ce n’est pas parfait. L’Etoile Polaire n’est pas située exactement au pôle Nord céleste. Entre les deux, il y aurait la place de deux planètes de la dimension de la Lune.
D’autre part, l’étoile dont nous parlons n’aurait pu s’appeler polaire il y a quatre mille ans. A cause de l’oscillation de la Terre, l’axe de notre planète change successivement de position et il faut un laps de temps de vingt-cinq mille ans pour qu’il se retrouve dans la même situation.
Dans environ treize mille ans, notre étoile polaire sera Vega, le bel astre bleu de la constellation de la Lyre. A l’époque de la construction de la pyramide de Chéops, l’étoile polaire était un soleil de la constellation du Dragon.
Pour situer avec précision le pôle Nord céleste, il faut recourir à d’autres méthodes. Les astronomes de l’Antiquité ne possédaient pas d’instruments comparables aux nôtres et le fameux Tycho Brahe lui-même commit une erreur de 18' d’arc lorsqu’il orienta l’observatoire de Urianenborg. Cela se passait dans l'île suédoise de Ven, en 1577, mais en 1666, l’observatoire de Paris, soit par négligence, soit par ignorance, ne fut pas mieux orienté.
Une surprise attendait les astronomes lorsqu’ils apprirent que l’orientation de la Grande Pyramide était juste, à 5' près ; l’erreur étant de seulement 4'35". Il était impossible de croire à une coïncidence et on dut reconnaître que les Egyptiens étaient de meilleurs mathématiciens que Tycho Brahe.
Durant des siècles, les savants de tous les pays cherchèrent un méridien idéal pour mesurer les latitudes. On choisit d’abord celui de Paris et ensuite celui de Greenwich. Aujourd’hui on sait qu’en réalité c’est celui de la Grande Pyramide qui est le bon.
Pourquoi ? En premier lieu parce que c’est le méridien qui passe par la plus grande étendue des continents et la plus petite des océans. Il est le seul à partir du détroit de Behring et (circonstance curieuse) si l’on calcule exactement la surface habitable du globe, on voit qu’il la divise exactement en deux. Il est logique de l’appeler le méridien idéal puisqu’il est le seul basé sur des éléments naturels.
Faut-il en conclure que les bâtisseurs de la Grande Pyramide avaient parcouru la Terre en dessinant des cartes géographiques ?
Sources : in mysteriam
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