Edido

lundi 7 avril 2014

Un arabo-bérbere attend le President Aziz à Nouadhibou


Je suis arabo-bérbére c'est à dire le fruit du croisement d'un arabe et d'une berbère. je ne sais plus si cette origine m'honore ou me déshonore, si je dois en rire ou en pleurer. Dans la bouche de mes concitoyens c'est devenu un terme péjoratif synonyme de racisme et d'injustice. Il serait même responsable, l'arabo-berbere, de tous les maux de la Mauritanie voir de la sous-région. Les croisements donnent souvent des résultats imprévisibles. Un croisement entre un porc-épic et un mille-pattes a donné des kilomètres de fil de fer barbelés.

Si tout le monde connaît le répondant des arabes  les berbères, eux, restent méconnus. Pourtant ils étaient maîtres chez eux et parmi eux se trouvaient des rois et des chefs de renommée dont un certain Kousseyla qui donna bien des soucis à Oqbba Ibn nafa. Ceux qui pensent que les berbères ne sont pas nobles font fausse route. Après la conquête arabe leur statut a simplement changé. De peuple libre ils sont passés à celui de peuple conquis. Après leur conversion à l'Islam et l'adoption de l'arabe comme langue ils eurent les mêmes droits que les arabes.


Si j'attends le Président Mohamed Ould Abdel Aziz c'est pour lui dire que j'en ai pardessus la tête d'être la tête de turc de mes compatriotes aux yeux de qui je suis devenu subitement l'exécrable arabo-berbere qui mange les richesses du pays et les riches terres, qui mange le vert et le sec. le tiapatou jouirait de tous les avantages. Le nar badia serait au dessus de la loi.

Pourtant ceux qui, jusqu'à une date récente étaient appelés les maures, triment et tirent le diable par la queue. Il est vrai que vue de l'extérieur la société maure est complexe et difficile à comprendre. C'est une société qui a hérité des traditions qui n'avaient et qui n'ont guère de raisons d'exister dans une société arabo-musulmane qui se veut conservatrice. parmi ces traditions néfastes l'amour du paraître et du faste, le gaspillage et l'exhibitionnisme pour ne parler que de ces maux, interdits par l'Islam et contraires au bon sens.

Si j'attends le Président de la république à Nouadhibou c'est pour lui dire que certains compatriotes vivent dans la bombance alors que d'autres ne mangent pas à leur faim . Prenons chez ceux qui en ont pour donner à ceux qui n'en ont pas.

Si j'attends le Président c'est pour lui dire que certains compatriotes sont bien placés pour récolter toutes les opportunités. Barrons-leur la route pour donner aux autres une chance. On appelle ça oum R'gueiba.

Si j'attends le Président c'est pour lui dire que des compatriotes accumulent des terres cultivables et qu'ils n'exploitent pas  alors que d'autres cherchent des terres à cultiver pour vivre dans la dignité.

Si j'attends le Président c'est pour lui dire que si chacun de nous partageait et donnait une partie de son repas à son voisin les gens retrouveront le sourire et les chantres du racisme et de l'extrémisme n'auront plus qu'à chercher d'autres latitudes loin des nôtres pour vendre leur poison.

Imaginons que tous les ministres, les secrétaires et directeurs généraux, les hauts cadres, les fonctionnaires, les hommes d'affaires, les responsables de toutes natures qui soutiennent le Président Aziz , imaginons ses messieurs réglant les problèmes des citoyens et faisant du social hors de la vue des cameras. Imaginez le potentiel soutien populaire gigantesque qu'ils peuvent apporter ainsi à leur Président. Mais non ces messieurs se contentent de gérer leur quotidien et vous répondent invariablement : Zemen Aziz et c'est pour cela que je suis à Nouadhibou pour lui en demander la raison entre autres.


SOH











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