Edido

lundi 9 février 2015

Les officiers Mauritaniens sortant de l'Académie Royale de Méknés

Ely Ould Krombelé - Avant la création de l'EMIA d'Atar en 1976, au bénéfice de la guerre duSahara déclenchée en décembre 1975, saviez-vous qu'ils venaient de tous les horizons ? Les officiers mauritaniens ont fait leurs formations dans plusieurs académies militaires étrangères. 

Ce qui semble a priori être un atout plus qu'un handicap, à un moment où le monde était divisé en deux blocs, où les doctrines d'emploi enseignées selon les sphères de formations, alors forcément antagonistes.


Parmi ces académies on peut citer Cherchell (Algérie), Libye, Irak, pays sous influence du pacte de Varsovie; Cameroun, St-cyr (France), l'Arabie Saoudite; en ai-je oublié ? et enfin l'académie militaire de Meknès, au Maroc (pays sous la sphère de l'Otan) qui ravit la vedette pour les raisons que nous tenterons de mettre en évidence..

En effet, Meknès aura donné deux présidents de la république à la Mauritanie : le colonel Ely Ould Mohamed Vall lors de la transition 2005-2007 et le généralMohamed Ould Abdel Aziz actuellement en exercice. Mais encore, en dehors de la magistrature suprême les meknèsis occupent de hautes fonctions militaires de nos jours.

C'est surtout les cadets du président Aziz, issus de la dernière promotion mauritanienne sortie en 1981 qui tirent leur épingle du jeu : il y a d'abord les généraux Ghazwani et Hanené Ould Sidi qui dirigent l'Etat-Major National.

Le duo Ghazwani-Hanené est un tandem probant, efficace et responsable, sans doute capable de relever le défi qu'on doit attendre d'une Armée moderne, structurée au cas où elle sera sollicitée à évoluer sur d'éventuels théâtres d'opérations dans un monde en constante ébullition. Une assurance qui rappelle le couple Yall-Boukhreiss au début des années "80" quand l'Etat-Major était entre de bonnes mains au moment même où l'autorité incontestée du défunt chef était doublée de la ruse assassine du second..

On ne peut oublier également parmi les officiers de Meknès le général Dah Ould El mamy dans son "monastère" à la Direction des Douanes, cultivant le jardin de l'opiniâtreté et de la discrétion, le général Mohamed Znagui Ould Sid'Ahmed Ely à la retraite ou en "réserve tactique". Cela dénote de la place qu'occupe la benjamine des promotions de Meknès. Les généraux sont comme des piles rechargeables,"ne s'usent que si l'on s'en sert".

A certains officiers de Meknès dont l'intelligence était précoce, il n'a pas été donné l'opportunité de faire profiter notre Armée de leurs précieux talents. Je pense à feu Bellahi Ould Maouloud que j'ai connu au Secteur Autonome deKaédi, mort au grade de lieutenant mais en tant que membre du comité militaire du temps du colonel Haidallé.

Je pense également au capitaine Niang Harouna cdt secteur et cdt de plusieurs régions militaires, brillant officier, qui pour de fallacieuses considérations politiciennes, ce natif de Wothi a été empêché de servir en vrai djambar.

Si Meknès a fait sortir des officiers avec lesquels il fallait compter tels les colonels Dia El Hadj (père de l'Arme des Transmissions), Baby Housseinou(Indendant), Mohamed Ould Mohamed Saleh (ancien chef d'Etat-major), Ely Fall, Diarra Cheikh (gendrim), Hmeisalem l'actuel attaché de défense au pays de la vodka, Abass Alassane le courtois, Ghailassy Mohamed etc..., elle nous a donné également d'autres de moindre amplitude et qui ont "brillé" rien que par leurs turpitudes! Il est inutile de citer tous les cons de sections.

1/Sauveurs ou sauveteurs?

Le coup d'Etat d'Août 2003 contre Maawiya et qui a mis au devant de la scène les officiers sortant de Meknès, a été salué par la quasi-totalité des mauritaniens.Aziz-Ghazwani se sont érigés en sauveurs au moment où Maawiya après plus de vingt ans de pouvoir, ébranlé par la tentative du 8 juin 2008, ne jouissait plus de toutes ses capacités mentales.

L'idylle entre le chef de la transition 2005-2007, le colonel Ely et ses "super-cadets" a été écourtée quand l'ambition du "super ancien" commençait à prendre forme en s'aiguisant de jour en jour. De cette lutte souterraine un seul homme fort va émerger; c'est Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ainsi des civils opportunistes le sachant détenir la clef de leur éventuelle réussite se ruèrent et proposèrent leurs services le plus souvent basses besognes. Ces"intellectuels" ou voyous de "sous- préfectures" courtisans ne se privent pas non plus de cracher dans la soupe en qualifiant les militaires "incultes", d'obstacles à la démocratie etc... quand ce sont eux les premiers qui ont applaudi la destitution en 2009 de SIDIOCA.

Il arrive même que ces "passeurs" en boubous blancs et turbans noirs occupent des fonctions "juteuses" sous le vernis patriotique, au même moment où ils échafaudent des circuits parallèles dont ils sont, cette fois-ci, les seuls rentiers. Et il est toujours trop tard quand la "trahison" à la Brutus, commise par des arrivistes en qui il avait une totale confiance,est portée à l'attention du boss.

Alors que doit faire le président au moment où l'attente des mauritaniens est plus forte que la donne? Si Aziz veut finir son mandat en apothéose, il va falloir qu'il tienne compte de deux facteurs primordiaux : l'aménagement du climat socio-politique jusqu'en 2019 et surtout dresser dès 2017 le profil de son dauphin. Si le premier facteur intéresse toute la société mauritanienne, le second est par contre dans son intérêt à lui d'abord et de tous ceux qui sont avec lui.

2/Jamais deux sans trois:

L'invite au dialogue entre le pouvoir et l'opposition est à saluer. Le dialogue permet aux mauritaniens aux opinions divergentes de converger vers des solutions salvatrices pour le bien-être de leur nation. Cependant sans être dans les entrailles de l'opposition, nous pouvons imaginer la "feuille de route" qu'elle est susceptible de proposer. En revanche, personne ne sait ce que veut Ould Abdel Aziz.

Ni ses proches, ni ses soutiens encore moins ses adversaires.Voilà un des atouts du général Mohamed Ould Abdel Aziz. Que compte-t-il faire avant et au-delà de 2019? Un psychanalyste serait incapable d'interpréter le "ça" azizien. Jusqu'à présent sur l'échiquier politique mauritanien, il n' y avait qu'un seul "animal politique" de renom : Moustapha Ould Abeidrahmane.

Désormais il faut compter avec le sortant de la cinquième promotion mauritanienne de Meknès,en 1980 : le général-président Mohamed Ould Abdel Aziz. Certes il y a une fin à tout. Et en toute chose, il faut justement considérer la fin. Nous voulons une fin de pouvoir heureuse au général-président.

Le moment où Aziz en simple citoyen pourrait acheter sa baguette de pain auprès du boulanger,aller faire son footing sur la route de Nouadhibou, visiter les vestiges de Gattaga, à kaédi où il a fait ses réels pas de sous-lieutenant, après un bref séjour à la quatrième région de Tijikjat, au Tagant.

Mais pour cela il faut penser aux deux facteurs ci-dessus cités à savoir la création d'un climat socio-politique serein, et la désignation d'un dauphin dès 2017-2018. Tout cela en fonction des défis sécuritaires, des alibis socio-économiques au fur et à mesure que l'échéance s'approche.

Les questions de l'unité nationale, du passif, de l'esclavage, de la pauvreté, du partage équitable des richesses seront toujours les chevaux de bataille d'une importante frange de l'opposition, voire aussi de la majorité présidentielle. Mais certains oublient que sans la sécurité au niveau de nos frontières, rien de tangible ne peut-être entrepris. Des concitoyens avancent les noms de certains civils qui auraient la bénédiction d'Aziz avec la possibilité de lui succéder.

Qui ne rêve pas pour son pays d'un civil à sa tête, d 'une Armée dans ses casernes, d'une bonne gouvernance ? Ceci n'est pas pour demain, c'est d'ailleurs utopique pour la Mauritanie actuelle.

La Mauritanie est comme une marmite qui bouillonne dont il faut avoir constamment la main gauche sur le couvercle et la main droite servant d'autorité.Aziz qui a de l'ascendant sur les chefs militaires, les gouverneurs, les préfets etc.. a eu la tâche plus ou moins facile parce qu'il était militaire. Qu'en sera-t-il pour un civil. Devons-nous reproduire le même scénario de 2007 avec la mise en scène"SIDIOCA"?

A mon humble avis si d'ici en 2019 Aziz parvient à rendre sereine et consensuelle la scène publique et s'il devrait quitter même un temps soit peu le champ politique , son alter ego, le général Mohamed Ould Ghazwani est l'homme idéal à devoir et pouvoir lui succéder. Décidément avec le vieil adage qui dit : "jamais deux sans trois" l'académie militaire de Meknès n'aura pas fini de nous surprendre. Alors les officiers de Meknès : sauveurs ou sauveteurs?

A suivre : les officiers sortant de l'EMIA d'ATAR. Inchallah

Capitaine Ely Ould Krombelé

Sources : Cridem

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