Edido

vendredi 24 octobre 2014

Lettre ouverte à Son Excellence monsieur Biram Ould Abeid (son rêve)


L'auteur de cette lettre s'en prend vivement à une icone nationale d'envergure internationale en l’occurrence Monsieur Biram Dah Abeid, Lauréat du prix des Nations Unies pour les droits de l'homme et candidat au prix Nobel de la paix 2014. Ils sont nombreux ceux qui comme moi aurait souhaité voir le leader abolitionniste répondre à ces graves accusations.

Dodou elimane Diabira - « Les tragédies de l’histoire révèlent les grands hommes; mais c’est toujours les médiocres qui les provoquent. » Thomas Sankara

Je ne veux pas te faire rire, ni te faire pleurer. Je ne te connais pas individuellement, mais je t’aime collectivement, pour l’instant.

Cher Biram, un leader négatif à besoin de pouvoir, de contrôle. Il peut aussi souffrir d'un manque de confiance en soi, en ses propres qualités. Il peut également agir par ressentiment envers un groupe suite à une frustration.

Il s'oppose à l'autorité, se dispute continuellement, il argumente sans cesse, enfreint délibérément les règles et les consignes. Il ne répond pas aux demandes, refuse de participer, il met en doute l'autorité et accepte difficilement le changement. Il n'accepte pas les compromis, il est irritable.

On l'appelle également le souffre-douleur et le mouton noir, il vit souvent beaucoup d'agressivité, il se plaint régulièrement. Il peut être harcelant en paroles et en actes. Souvent dénonciateur. Il peut également être tout simplement gêné, à l'écart du groupe et avoir peu ou pas d'initiative. 

Taquinage agressant, dénigrement, manque de respect et autres comportements semblables. Violence verbale ou physique, vengeance, besoin de pouvoir, faible estime de soi, vit de la frustration et n'a pas de moyens adéquats pour l'évacuer, etc...

Et c’est dire ceci correspond totalement à ton comportement et je cite si tels sont tes propos parus sur CRIDEM :

"Pour moi l’esclavage et la féodalité n’ont pas de couleur », a-t-il dit avant d’ajouter «et il y a des féodaux et des esclavagistes parmi les Soninkés, les H’ratines, les Pulaars, les Wolofs, lesquels sont esclaves des maures, rampent devant les maures à cause de l’argent, à cause des postes, à cause de la peur, mais qui une fois au village ou devant les autres Noirs se considèrent comme des personnes supérieures.

Je leur dis vous n’êtes rien du tout, vous ne venez de rien, vous n’êtes rien, vous ne pouvez rien et vous ne seriez rien. Ils sont esclaves ici dans les bureaux … avec les maures et quand ils partent au village, ils disent nous sommes supérieures, ce sont des ordures".

Cher Biram, je ne te conseille pas d’insulter ou manquer de respect à la mémoire des nos ancêtres, grands parents ou parents. Saches que ni la communauté Pulaar, Soninkée, ou Wolof n’a pas besoin d’une personne de ton genre, nous ne cherchons à verser de l’huile sur le feu, mais plutôt de l’éteindre avec des mécanismes positifs et crédibles.

Nous ne te demandons pas de critiquer pour juste critiquer, mais proposes-nous des solutions, des mécanismes à long terme.

Nous nous rappelons de tes descentes musclées dans certains villages pour arracher des esclaves hartins de leurs bourreaux, beau geste, mais au finish, ils sont retournés chez leurs maîtres, faute que tu n’as pas pu remplacer sa « servitude » par un travail digne.

Cher Biram, c’est toi qui a des ambitions politiques, alors c’est toi qui a besoin du soutien de la communauté Soninkée, wolof, Pulaar et Maure, si tu veux changer les mentalités, et les comportements, je te demande de t’en prendre autrement, sans continuer à ternir l’image du hartin connu avant pour sa brutalité, sa sauvagerie etc…

Notre pays est très en retard en parlant de développement, alors nous ne souhaiterions pas arriver au stade d’aliénés comme tu le souhaites, mais il faut dialoguer, coopérer, faire des critiques constructives et non destructives.

Cher Biram, tu es une personne qui a besoin de pouvoir, d'attention. Tu vis des frustrations et les exprime de façon inadéquate. Il se peut que tu n'aie tout simplement pas appris à bien te comporter en société.

Les mauritaniens ont autant de raisons d’être en colère. Nous sommes collectivement bien nantis, nous mangeons relativement à notre faim certes, nous sommes libres de nos opinions politiques – quand on se compare, on se console, diront certains –, mais la colère sommeille. 

Vous le savez, vous la sentez. On nous ment, on nous pille, on érode nos libertés fondamentales, on nous monte l’un contre l’autre. Ne soyons pas bêtes; ne nous rendons pas malades à force de subir cette agression sans réagir. Si on a mal ensemble, il faut agir ensemble.

Ceci dit, je voudrais te dire que j’observe sans surprise l’énergie que tu es en train de déployer pour créer le chaos dans le pays.

Si tu veux grandir politiquement, aies l’humilité d’apprendre même de tes adversaires.

Cher Biram, il faut être digne pour charmer le peuple car celui-ci est comme une femme. Pour le séduire il faut avoir les qualités d’un mâle c’est à dire être un gentleman, incarner les valeurs du mâle dominant à l’image du lion. C’est ainsi que ton target se sentira en sécurité.

Mais si tu te comportes comme un petit garçon qui voudrait se prouver les choses, flippant, tu feras fuir la femme que tu voulais séduire car pour sa protection et sa sécurité, elle a besoin d’un homme pas d’un enfant. En d’autres termes, en véhiculant avec ce comportement, tu ne pourras même pas convaincre certains de tes alliés et militants de ton sérieux et de l’engagement à conquérir le pouvoir. Tu ne peux vouloir à la fois le beurre et l’argent du beurre.

Cher Biram, tu aspires un jour à gouverner le pays au sommet. Il faut être positif. Il serait souhaitable que les hommes politiques considèrent l’intérêt général car malgré les querelles politiques "les hommes passent quels qu’ils soient mais le pays reste et demeure et c’est le pays qu’il faut considérer".

Avant de boucler cette missive, permets-moi de te dire ceci : le leadership n’est que sacrifice. Plus ton sacrifice est grand plus tu seras élevé. Et l’histoire nous enseigne que les grands hommes savent oublier leurs petites personnes pour œuvrer à la réalisation du destin collectif. On ne peut pas être un grand leader et être égocentrique à la fois. Je te dis en toute franchise que tu ne peux pas accéder aux fonctions de chef d’Etat si tu te comportes ainsi avec le peuple.

Si tu penses que la politique c’est comme les arts martiaux alors tu m’en diras les nouvelles comme dirait l’autre.

Diabira

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