Edido

samedi 31 mai 2014

Les marchés publics et la politique du moins-disant


Le secteur des services est très important dans la vie des nations. C'est ce secteur qui réalise les infrastructures, fait travailler beaucoup de personnes et renfloue les caisses de l’état. Compte tenu de son importance il doit bénéficier d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics. Surtout en Mauritanie où les uniques clients sont les institutions et administrations publiques. Les particuliers nantis ont tous leurs sociétés  particulières de travaux, leurs usines à béton, leurs briqueteries et j'en passe.

L'Etat est donc le seul garant du développement et de la pérennité de ce secteur vital. Je pense qu'il y a lieu de faire des états généraux du secteur tertiaire chez nous. Les entrepreneurs du BTP sont confrontés à des difficultés insurmontables. Les entreprises pullulent et tout le monde est entrepreneur. La concurrence est déloyale et ceux qui décrochent les marchés sous-traitent les travaux. Ayant sous-traité quelques uns de ces travaux je sais de quoi je parle. Les PME sont écrasées par les grandes entreprises. Les marchés sont attribués au moins-disant ce qui amène les sociétés à casser les prix pour décrocher des marchés. 




Cette situation est arbitraire dans la mesure où ceux qui gagnent les marchés ne sont pas les professionnels du secteur qui y ont investi. Les marchés sont souvent remportés par des hommes d'affaires qui ont de l'argent mais pas de charges fixes. Ils n'ont pas un parc d'engins à entretenir ni des employés permanents à payer. Le prix d'un engin de terrassement tourne autour d'un million de dollars pour vous mettre à l'échelle. 

Donner les marchés aux moins-disant ne sert personne. Si cela peut constituer un bon slogan techniquement ça ne tient pas. Cela se ressent sur la qualité des travaux et sur les délais de réalisation.  Avec ce système il n'y a plus de bénéfices. Pourtant les bénéfices sont investis dans le bien-être du personnel, la formation et l'acquisition de nouvelles techniques et de matériel plus performant. Permettre à une entreprise nationale d'engranger des bénéfices n'est pas un crime, ce n'est même pas un délit. C'est un devoir et un objectif stratégique. Alors pourquoi ne pas donner les marchés avec une marge de bénéfices suffisante à ceux qui les méritent ?

Pourquoi les professionnels du secteur sont en berne ou mettent la clé sous le paillasson ? Pourquoi l'état ne joue-t-il pas pleinement son rôle de régulateur ? L'état n'est-il pas responsable de la sécurisation et de la pérennité des investissements ? Va-t-on laisser ceux qui ont tué dans l’œuf notre projet d'industrialisation carabiner le secteur du BTP ? Continuerons-nous à subir le diktat des spéculateurs ? Ces questions demandent des réponses car il y dépend de la vie d'une nation, du travail et du bien-être de ces citoyens.

Parallelement à ce problème épineux il y a celui des PME qui sont étouffées par de plus puissant qu'elles. Les PME font travailler beaucoup de monde et en font vivre le quintuple. Elles accumulent un savoir-faire indispensable au développement du pays. Ceux qui ont monté les PME ont consenti beaucoup de sacrifices et ont connu autant de privations. Dans ce cadre il est triste de voir les PME qui travaillent depuis fort longtemps avec la SNIM abandonnés au profit de cols blancs venus de Nouakchott avec beaucoup d'argent et peu de compétences. Mais à la SNIM depuis l'avènement de la fille du Ministre à la CAT et le dessaisissement de l'EVB de ses prérogatives en matière d'attribution des marchés tout va de travers . Enfin sauf ceux qui viennent de Nouakchott en avion et repartent le soir. Jusqu'à quand tout ça ? 

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