13-03-2014 02:13 - ..
Le Calame - En politique, chez nous, c'est comme en amour, il y a des mariages, des concubinages, de l'amour, du désamour... des « Je t'aime moi non plus » et des cortèges nuptiaux... des violences, des insultes, des coups. Des triangles amoureux, des droites parallèles et des droites perpendiculaires, des théorèmes et des axiomes... Il y a des diagonales du Fou, des quadratures du cercle, des lampistes, des vainqueurs… et des victimes...
En politique, comme en amour, comme dans tout ce qui s'apparente à un pouvoir, à un rapport dominant-dominé, il y a des placards qui gardent leurs secrets et des amants qui fuient par la fenêtre. Il y a les schizophrénies de peuples qui se cherchent, qui cherchent leur place dans le concert de la mondialisation, chacun se cramponnant à des passés devenus idéaux dont l'aura et la perception sont d'autant plus lumineux et rêvés, que les douleurs actuelles sont fortes...
Il y a les baisers à pleine bouche de ceux dont les quotidiens sont faits de misères, coincés dans les culs-de-sac des plans étatiques de développement et les morsures de ceux qui possèdent...
Il y a les peurs et les névroses qui font voir, dans la vue de la lune en plein jour, des manifestations apocalyptiques, chacun pansant ses plaies comme il peut. Pourquoi pas dans la lune ?
En politique, comme en amour, comme dans tout ce qui s'apparente à un pouvoir, à un rapport dominant-dominé, il y a des placards qui gardent leurs secrets et des amants qui fuient par la fenêtre. Il y a les schizophrénies de peuples qui se cherchent, qui cherchent leur place dans le concert de la mondialisation, chacun se cramponnant à des passés devenus idéaux dont l'aura et la perception sont d'autant plus lumineux et rêvés, que les douleurs actuelles sont fortes...
Il y a les baisers à pleine bouche de ceux dont les quotidiens sont faits de misères, coincés dans les culs-de-sac des plans étatiques de développement et les morsures de ceux qui possèdent...
Il y a les peurs et les névroses qui font voir, dans la vue de la lune en plein jour, des manifestations apocalyptiques, chacun pansant ses plaies comme il peut. Pourquoi pas dans la lune ?
Il y a des barbes érudites qui occupent tous les vides de notre société, tous les creux, les limbes de la République, ces trous noirs du développement, offrant, à ceux qui n'ont rien, un package « vert et hallal » : éducation, soins médicaux et prêches... Le matériel et l'immatériel... Il y a l'islamisation des gens, considérés, soit comme mauvais musulmans, soit comme mécréants à islamiser, à qui il faut, absolument, faire voir la Lumière, apporter la Révélation, faire, de la déconstruction de soi, le moyen de la construction d'un autre.
Il y a l'armée qui s'est donnée pour mission la sauvegarde du patrimoine politique, veillant, dirigeant, choisissant, imposant, dernier rempart avant les « ténèbres inhérentes » à tout pouvoir civil... Il y a des crises de nerf transfrontalières, des amours à la marocaine, explosant en divorces hystériques, des tromperies à la malienne, des pas-de-deux à la sénégalaise, des extra-conjugalités à la tchadienne, des professions de foi à la saoudienne, des abécédaires à la Prévert.
Il y a des politiques identitaires, petits soldats de la construction d'une histoire sortie des sables et des champs, braves pousse-cailloux de la sérénade patriote. Il y a des calculs savants, déterminant des majorités et des minorités ethniques. Il y a des charniers, des disparus, des pages sombres, des coins honteux, des mémoires à cacher... Il y a les « Sud », il y a les « Nord », zones peu fiables peuplées de gens tout aussi peu fiables.
Il y a des Noirs, des Blancs, des métis, des Noirs qui sont considérés comme Blancs, des Blancs qui sont Noirs, des Noirs plus Noirs que d'autres, des Noirs hallal et des Noirs haram, des Arabes, des nobles, des non-nobles, des guerriers, des marabouts, des forgerons, des griots, des esclaves, des tributaires, des pêcheurs, des chasseurs, des paysans, des chefferies, des stratifications, des chaînes, des codes, des sahwas, des « tiédeuses » et du leghzana, des cauris… et des étoiles.
De la société idéale à un idéal de société, dans le clair-obscur des intérêts d'une Nation, il y a des routes qui se décroisent : islam politique, islam des prêcheurs, wahhabisme, Frères musulmans, apostasies, profanations, élections, opposition, mosquées, Deddew, El Moustaqbel, la mort, l'armée, le takfirisme, les salafistes... Les ballets mortifères qui prennent en otage les gens simples...
Il y a les moyens et les buts, de ceux qui ne rêvent que d'un califat moyenâgeux, meilleurs alliés objectifs du pouvoir, nous entraînant dans une danse couleur sang. Eux-mêmes « meilleurs ennemis » du monde de ceux qui s'opposent, scène politique sclérosée, incompréhensible... Et il y a nous, déboussolés, manipulés, atomes explosés, en recherche d'une âme, d'un avenir... de nous, tout simplement. Salut.
Mariem mint Derwich
Source : Cridem
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