Un financement peu transparent, des méthodes de travail d’une obscure clarté, une approche de la corruption très orientée, des dirigeants bien dirigés.Transparency International, organisation non gouvernementale, s’est donné pour objectif d’amener les gouvernements à lutter contre la corruption nationale et internationale. Afin d’être indépendante et d’assurer à son action un maximum d’efficacité, Transparency est constitué de la façon suivante : L’ensemble des sections nationales élisent les membres de la conférence annuelle, qui se réunit pour assurer la continuité de l’action d’année en année et qui élit le bureau des directeurs; celui-ci est assisté par un conseil réunissant des experts internationaux indépendants. L’action qu’elle engage a pour base un « Source book » : celui-ci décrit les système nationaux d’intégrité et les réformes qui peuvent être conduites dans chaque secteur de la société. Transparency est censée jouer un rôle de catalyseur dans les actions entreprises autour d’elle par plusieurs associations ayant décidé de se joindre à son action. Chaque année Transparency publie deux indices devant éclairer l’opinion publique sur l’état de la corruption dans le monde : – L’Indice de corruption des pays exportateurs (ICPE) – L’Indice de perception de la corruption (IPC) Ce système de notation sert de référence au Fonds Monétaire International et à la Banque Mondiale, notamment pour exercer une pression sur les pays les plus corrompus. Nous devons cependant attirer notre attention sur quatre points particulièrement surprenants : – Les modes de financement de cette ONG sont troubles, – Les méthodes utilisées pour percevoir la corruption sont peu explicites, – La notion de corruption retenue par Transparency s’avère être bien trop restrictive, – Les dirigeants de Transparency n’apparaissent pas comme des acteurs indépendants…
Un financement peu transparent…
La liste des contributeurs et donateurs de Transparency, consultable sur son site, nous permet de constater deux choses : – L’importante place occupée par de puissantes agences de développement gouvernementales; – L’absence totale de renseignement sur la hauteur de chaque contribution privée. On découvre ainsi que les association USAid et SIDA (Swedish International Development Authority), toutes deux réputées pour être des agents d’influence des gouvernements américains et suédois, sont deux grandes contributrices de Transparency : 30% des entrées financières en 1998. Quelle est la réalité sur le comportement de Transparency : s’agit-il vraiment d’une organisation non gouvernementale, déniée de toute position politique partisane? On peut s’interroger sur l’exacte volonté des dirigeants de cette « ONG » : n’aurait-il pas été plus sain de refuser des financements venus d’associations fréquemment suspectées de travailler pour le compte du gouvernement américain, comme ce fut le cas d’USAid à la fin de la guerre en Yougoslavie? L’indépendance paraît également relative quand on regarde les liens qu’entretient Transparency avec les majors américaines (General Motors, Exxon, Ford, IBM, Lockheed Martin,Pfizer Pharmaceuticals…) très connues en Europe pour leur moralité suspecte. Comment est-il possible d’imaginer que Boeing, réputé pour ses pôts-de-vin et ses méthodes déloyales contre Airbus, soit devenu un défenseur soudain de la moralité économique? L’intérêt d’une organisation luttant contre la corruption n’est elle pas avant tout d’être elle-même au dessus de tout soupçon? N’est on pas en droit d’attendre que Transparency abandonne ces sources de financement douteuses?
La liste des contributeurs et donateurs de Transparency, consultable sur son site, nous permet de constater deux choses : – L’importante place occupée par de puissantes agences de développement gouvernementales; – L’absence totale de renseignement sur la hauteur de chaque contribution privée. On découvre ainsi que les association USAid et SIDA (Swedish International Development Authority), toutes deux réputées pour être des agents d’influence des gouvernements américains et suédois, sont deux grandes contributrices de Transparency : 30% des entrées financières en 1998. Quelle est la réalité sur le comportement de Transparency : s’agit-il vraiment d’une organisation non gouvernementale, déniée de toute position politique partisane? On peut s’interroger sur l’exacte volonté des dirigeants de cette « ONG » : n’aurait-il pas été plus sain de refuser des financements venus d’associations fréquemment suspectées de travailler pour le compte du gouvernement américain, comme ce fut le cas d’USAid à la fin de la guerre en Yougoslavie? L’indépendance paraît également relative quand on regarde les liens qu’entretient Transparency avec les majors américaines (General Motors, Exxon, Ford, IBM, Lockheed Martin,Pfizer Pharmaceuticals…) très connues en Europe pour leur moralité suspecte. Comment est-il possible d’imaginer que Boeing, réputé pour ses pôts-de-vin et ses méthodes déloyales contre Airbus, soit devenu un défenseur soudain de la moralité économique? L’intérêt d’une organisation luttant contre la corruption n’est elle pas avant tout d’être elle-même au dessus de tout soupçon? N’est on pas en droit d’attendre que Transparency abandonne ces sources de financement douteuses?
Des méthodes de travail d’une obscure clarté…
Le calcul annuel des indices de corruption des pays exportateurs et de perception de la corruption (ICPE et IPC) est basé sur une exploitation croisée de plusieurs sondages, réalisés par divers organismes de toutes les régions du monde. Aucun document n’est proposé pour connaître le détail des méthodes utilisées dans la réalisation de chaque sondage. Tout au plus Transparency juge-t-elle suffisante de préciser qu’ont été mis à contribution de nombreuses études d’experts (on ne sait pas qui ils sont…) et le point de vue du public en général. Elle précise aussi que « pour être sélectionnées, les données doivent être suffisamment documentées et importantes pour juger de leur fiabilité.
Le calcul annuel des indices de corruption des pays exportateurs et de perception de la corruption (ICPE et IPC) est basé sur une exploitation croisée de plusieurs sondages, réalisés par divers organismes de toutes les régions du monde. Aucun document n’est proposé pour connaître le détail des méthodes utilisées dans la réalisation de chaque sondage. Tout au plus Transparency juge-t-elle suffisante de préciser qu’ont été mis à contribution de nombreuses études d’experts (on ne sait pas qui ils sont…) et le point de vue du public en général. Elle précise aussi que « pour être sélectionnées, les données doivent être suffisamment documentées et importantes pour juger de leur fiabilité.
Quels sont les critères retenus pour comparer le sérieux d’études disparates, qui souvent n’ont pas été réalisées spécialement pour Transparency? Quels ont été les échantillons sélectionnés pour effectuer les sondages ? Quand ont-ils été réalisés ? Une approche de la corruption très orientée Toute les études menées par Transparency sont orientées de telle façon qu’une grande partie de la corruption leur échappe. La source de cette mauvaise approche réside dans la définition retenue de la corruption: elle se limite à la corruption dans le secteur public et ne se conçoit qu’en cas d’abus d’une charge publique en vue d’en tirer un bénéfice personnel. Il n’est pas tenu compte du chiffre d’affaire du crime organisé et du blanchiment de l’argent, sources majeures de pénétration des économies de marché par les organisations criminelles. Transparency refuse de faire sienne la définition retenue par le GMC du Conseil de l’Europe qui aborde la corruption par le versant public et le versant privé. Moins d’une centaine de pays sont concernés par cette étude et une région aussi importante que la péninsule arabique est totalement absente de cette étude.
Des dirigeants bien dirigés…
Toujours dans sa logique d’indépendance Transparency dispose d’un bureau des directeurs particulièrement bien introduit dans les sphères d’influences américaines : la Banque Mondiale, USAid, General Electric, Ernst & Young… Michael Hershman membre fondateurs de Transparency est président de la société de renseignement privé américaine DSFX et ancien fonctionnaire du département d’Etat dans les années 70. Daniel Dommel, responsable de la section Transparency France, a été proche durant la guerre froide de l’organisation Réarmement Moral, maintes fois accusée d’être la main invisible de la CIA. Comptes flous, méthodes d’enquête inaccessibles, dirigeants aux lourds passés, approche réductrice des problèmes abordés… Quelle crédibilité peut avoir Transparency International?
Toujours dans sa logique d’indépendance Transparency dispose d’un bureau des directeurs particulièrement bien introduit dans les sphères d’influences américaines : la Banque Mondiale, USAid, General Electric, Ernst & Young… Michael Hershman membre fondateurs de Transparency est président de la société de renseignement privé américaine DSFX et ancien fonctionnaire du département d’Etat dans les années 70. Daniel Dommel, responsable de la section Transparency France, a été proche durant la guerre froide de l’organisation Réarmement Moral, maintes fois accusée d’être la main invisible de la CIA. Comptes flous, méthodes d’enquête inaccessibles, dirigeants aux lourds passés, approche réductrice des problèmes abordés… Quelle crédibilité peut avoir Transparency International?
Frédéric Escudier, Janvier 2000
Source : Infoguerre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire